Carnets versaillais - Sous la neige
Il y a toujours du bon, même dans des circonstances chaotiques.
Ce mardi-là, le 6 février, je ne pensais pas battre des records de temps passé dans ma voiture entre Issy-les-Moulineaux et Rocquencourt, soit 15 petits kilomètres exactement.
Et pourtant...
Cela commence par quelques flocons qui tapissent de sucre glace les arbres de la résidence.
J'avais quand même eu un doute ce matin-là, et pris les après-ski dans ma voiture. J'avais aussi proposé à ma collègue et voisine de l'emmener car entre son cabriolet et mon 4x4 (hybride je précise car j'entends déjà des hurlements de réprobation), ce dernier me paraissait plus adapté en cas de flocons persistants.
J'étais donc au top de la prévoyance. Sauf, qu'il y a toujours un sauf, et en l'occurence ce furent des réunions à rallonge qui m'ont accaparée au point de ne pas regarder par la fenêtre la neige qui tombait drue. Même en partant à 17h30, il nous a fallu 5h30 pour rejoindre nos homes sweet homes...
A deux, c'est tout de même plus drôle et rassurant ! La tenue de route irréprochable de mon SUV Lexus nous a évité bien des galères (billet non sponsorisé !) car dans 20 cm de neige, pas facile de rouler !
Alors le lendemain, pas question de se lancer de nouveau sur les routes, et place au télétravail.
Ambiance fantasmogorique au petit matin, qui donne juste envie de rester bien au chaud !
Les arbres ploient sous la neige et les palmiers se sont parés d'une blanche épaisseur.
Comment résister à une petite balade au Château de Versailles pour admirer la féérie de la neige ?
Très peu de touristes s'étaient aventurés dans le parc.
Le château apparaissait dans la brume blanche de cet hiver subitement rigoureux.
Il y avait une joie enfantine à découvrir les bosquets des jardins immaculés,
telles des exploratrices polaires
à deux pas du Grand Canal !
Quelques traces dans les allées.
Quelques promeneurs émerveillés comme nous.
Au Jardin du Roi, tenter de se fondre dans l'étendue immaculée qui s'offre à nos yeux.
Apprécier la solitude et le silence, si près du Château.
La neige étouffe les sons et tout parait étonnament calme.
Quand perce un timide et fugace rayon de soleil, tout scintille l'espace d'un instant.
Les jours suivants, Le Chesnay, Rocquencourt, Versailles ont pris des allures de station de sport d'hiver.
Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.
(Emile Verhaeren)