Vacances romaines #4 - Dernières balades dans la ville éternelle
Pour notre dernier jour à Rome, nous n'avions pas de visite particulière prévue, mais une belle envie de flâner et d'aller là où nos pas nous porteraient.
En fait, je mens un peu car j'avais envie de revoir certains lieux, et d'en découvrir d'autres.
Depuis le début du séjour, nous étions très près du Capitole mais n'avions pas encore gravi la belle volée de marches du haut desquelles dominent d'imposantes statues.
La place dessinée par Michel-Ange n'est pas très grande, mais son harmonie est parfaite.
Quelques marches encore à gravir pour dénicher la jolie église Santa Maria in Aracoeli et admirer les mosaïques de son fronton.
Il y avait trop de monde ce jour-là pour aller visiter les Musées du Capitole, et puis la troupe n'avait pas envie de rester enfermée après la longue et riche visite du musée du Vatican.
La journée serait donc consacrée à ne rien s'imposer et serait donc une longue balade, d'une rive à l'autre du Tibre.
Derrière le musée, l'esplanade offre une belle vue sur le forum à l'ombre des pins parasols,
près de la petite statue de Romulus et Rémus.
De la colline du Capitole, nous redescendons parmi les lauriers roses, longeant le forum.
Le point de vue permet d'embrasser complètement le forum, jusqu'au Colisée.
Sans doute l'une des plus belles vues avec celle des jardins Farnèse.
Loin de la foule, nous découvrons l'Arc de Janus, plus massif que l'Arc de Constantin, plus romantique aussi, caché derrière les fleurs blanches des lauriers.
Ici aussi, l'Antiquité se fond dans le monde moderne. Rome est un subtil mélange de ruines millénaires et des marques du quotidien du XXIe siècle.
C'est assez perturbant de voir les voitures garées si près de ce patrimoine historique précieux. Je me demande si les architectes des bâtiments de France auraient laissé faire cela.
Plus loin, j'avais envie de revoir le haut campanile de Santa Maria in Cosmedin.
{Photo du net}
Une église bâtie à partir du VIe siècle sur les ruines d'un des bâtiments du foro Boario, dont on peut voir les piliers dans la crypte.
Les mosaïques qui ornent l'église sont de toute beauté. Cette église n'a pas le plan classique ; elle est plus massive, austère.
Ses pierres résonnent de spiritualité et amènent au recueillement. Enfin pas pour tout le monde car au dehors, sous son porche, se trouve la fameuse Bocca de la Verità,
{Photo du net}
et une horde de touristes patiente en file immense pour prendre une photo la main dans la bouche. Censée vous avaler si vous mentez, les badauds s'amusent à faire semblant d'avoir peur, oubliant qu'ils sont dans un édifice religieux. Après leur fichue photo, ils arrivent tout excités dans l'église, et leurs braillements sont comme une offense aux lieux. Agacée, j'ai vertement remis en place une famille espagnole !
L'accès à la crypte étant payant, peu de monde s'y aventure, et pourtant, c'est là que le trésor de cette église se trouve. Ce lieu minuscule aux colonnes antiques est d'une incroyable spiritualité. Que l'on soit croyant ou pas, on trouve l'apaisement dans la puissance de la pierre et la beauté des icônes qui font éclore des prières, même chez ceux qui ne prient plus.
Sortir de ce lieu, c'est remonter à la surface du monde, après une apnée bienfaitrice.
Dehors, la fournaise reprend ses droits, et le petit forum Boario n'offre aucune ombre.
Les deux temples sont magnifiquement conservés.
Ce sont les seuls qui restent entiers, nous permettant de mieux visualiser ce que pouvaient être ces bâtiments à l'âge d'or romain. C'était un lieu de commerce des animaux, près du fleuve.
Cherchant la fraicheur, nous grimpons la colline de l'Aventin par une venelle envahie d'herbes folles, un lieu sauvage dans la ville, pour gagner le Giardino degli Aranci qui surplombe Rome et offre une vue magnifique.
C'est un petit parc romantique à souhait où l'on s'imagine tel Stendhal contemplant le paysage et Saint Pierre de Rome au loin.
Nous quittons la quiétude du parc, pour traverser le Tibre et rejoindre le Trastervere.
Ce quartier a un peu perdu de son authenticité d'il y a 30 ans, mais les ruelles aux vieilles maisons colorées sont toujours aussi jolies.
Il y a encore quelques commerces typiques, fréquentés par de vieux romains et dans lesquels les touristes ne s'aventurent pas.
A Santa Cecilia in Trastevere, il n'y a personne d'autre que nous, mais quelques nonnes chantent une prière dans le choeur.
Nous restons un long moment à les écouter. C'est un moment émouvant. Ecouter ces vieilles religieuses, ne chantant pas toujours juste, les observer absorbées dans leur prière. Pour ne pas rompre l'enchantement, nous nous glissons sans bruit hors de l'église pour aller admirer la superbe Santa Maria in Trastervere.
Ses mosaïques sont incroyables. Elles rendent moins austère le lieu, sans lui ôter sa solennité. Les mosaïques subliment les scènes de la Bible ou des Evangiles.
Ici, l'art religieux n'est pas pompeux comme il peut l'être dans certaines églises italiennes.
Après cet éblouissement, nous retrouvons l'intensité de l'été romain.
Cherchant l'ombre sur les berges du Tibre, la vue du fleuve de ce côté-ci est poétique et un peu bohème.
Nous n'avons pas été goûter les granités dans les guinguettes posées au bord du fleuve, le temps filait bien trop vite vers la fin de notre séjour. Mais comme c'était tentant !
Traverser de nouveau le fleuve pour aller admirer le palais Spada aux façades richement ornées de médaillons sculptés,
et l'austère façade du Palais Farnese, l'ambassade de France.
Lors de mon précédent voyage, nous pouvions entrer dans la cour intérieure et découvrir la beauté de ce palais. Désormais gardé par des véhicules blindées, la police et l'armée, il faut montrer patte blanche pour y pénétrer.
Sur la piazza Farnese, une église honore Sainte Brigitte, un clin d'oeil à notre couple présidentiel :-)
Déambulant dans les ruelles, nous rejoingnons le campo de' Fiori. Grande déception ! Dans mes souvenirs, c'était un marché typiquement romain, très animé et aux saveurs italiennes. Là encore, les marchands du temple ont sévi et essayent de vous vendre du limoncello en mignognettes et autres pâtes colorées qui n'ont d'italien que le nom. Nous avons fui !
Pour filer déguster notre dernière glace du séjour chez Giolitti et admirer une dernière fois le Panthéon avant de reprendre l'avion.
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Carnet pratique
Grazie e Graziella, dans le Trastevere, 5 Largo M.D. Fumasoni Biondi, où déguster une bonne pizza et des bruschettas simples mais savoureuses, le tout dans un déco de bric et de broc sympathique.
Et toujours Giolitti pour les glaces, 40 Via degli Uffici del Vicario.