Vacances romaines #2 - La Rome Antique
Notre deuxième journée romaine était placée sous le signe de l’Antiquité, avec en point d’orgue, la visite du Forum Romain, du Mont Palatin et du Colisée.
Là encore, les choses ont changé depuis mon dernier séjour car il faut désormais réserver un horaire pour visiter le Forum et le Colisée tant il y a foule.
Pensant éviter la cohue, j’avais réservé une visite à partir de 13 heures.
En plein été, ce n’était pas le meilleur créneau horaire pour déambuler entre les ruines du Forum sans un brin d’ombre…
Profitant de la très brève et relative fraîcheur de la matinée, nous avons admiré le Teatro di Marcello, près du Portique d’Octavia, et son petit forum.
Ce théâtre antique a la particularité d’avoir été transformé en palais au XVIe siècle. L’architecte Peruzzi eut l’idée d’ériger deux étages supplémentaires au-dessus du théâtre.
Cela donne un édifice surprenant, avec ses arcades antiques, puis ses murs de briques aux fenêtres ornées de rideaux blancs. J’aurais aimé visiter l’intérieur et voir comment se mariaient les deux architectures.
Ce théâtre commencé sous César et achevé sous Auguste en 11 av JC, est le parfait exemple de la reconversion et de l’utilisation des ruines antiques par les romains des siècles suivants. Cela explique aussi la quasi-absence de ruines parfaitement conservées.
Partout dans Rome, en observant bien les églises, les immeubles, vous pouvez apercevoir les restes de temples utilisés comme matériaux de construction, ou servant de fondations.
Les piliers de la nef de la belle église Santa Maria in Aracoeli,
en haut du Capitole, sont des colonnes récupérées sans doute sur le Forum voisin.
Cela lui confère un charme particulier, mélange d’art religieux à l’italienne, entre dorures, lustres à pampilles de cristal, et le dépouillement des colonnes antiques d’un temple qui ne célébrait pas le même dieu.
A la réflexion, s’agissait-il d’un désintérêt pour le passé de leur ville, voire une volonté d’effacer les traces de ce passé et d’imposer sa vision architecturale, ou pouvons-nous interpréter cela comme une démarche responsable, utilisant les matériaux à disposition, plutôt que de construire tout à neuf ?
Sans pouvoir répondre à cette épineuse question, et en attendant de découvrir l’épicentre de la Rome Antique, nous grimpons à l’assaut des marches d’Il Vittoriano,
à la gloire du premier roi d’Italie, Victor-Emmanuel II.
Ce monument massif et controversé, surnommé la « Machine à écrire », offre une vue sur Rome incomparable.
A vos pieds, la colonne Trajane, le Forum Trajan, les dômes des palais romains, et au loin, la majestueuse basilique Saint-Pierre.
Par un ascenseur, vous pouvez atteindre la terrasse supérieure pour une vue encore plus impressionnante.
Mais la masse de touristes qui attendent pour y accéder est assez dissuasive…
A 13 heures, nous pouvons enfin pénétrer dans Forum Romain, et dans la fournaise !
En face de nous, l’Arc de Septime Sévère marque l’entrée du Forum.
Les restes des temples de Vespasio et de Saturne peinent à nous faire imaginer ce que fut ce lieu dédié aux dieux, à la vie civique et au commerce.
Nous déambulons entre les ruines, saisissant la beauté fanée des lieux, mais regrettant de ne pas avoir de guide (ou mon frère Eric, grand érudit de l’Antiquité), qui nous expliquerait l’histoire et l’architecture du Forum.
Seule la Curie, est étonnamment bien conservée.
Elle a perdu son habillage de marbre et parait bien modeste désormais, mais ici se tenaient les débats des sénateurs romains.
Essayer de s’imaginer l’activité qui devait y régner.
Ecrasés par la chaleur, nous tentons de trouver la fraicheur sur le Mont Palatin.
Ce lieu a un charme particulier.
Le calme règne entre les vestiges de l’impressionnant Palazzo di Domiziano, la résidence des empereurs.
On réussit à percevoir le luxe de ce palais, avec ses thermes, son stade, ses lieux de réunions publiques.
Du haut des Jardins Farnese, créés par le Cardinal Farnese au XVIe siècle, la vue sur le Forum Romain est exceptionnelle.
Les jardins offrent un peu de fraicheur, et permettent de contempler le Forum et le Colisée et d’en mesurer l’ampleur et leur splendeur perdue.
Le site est si vaste que l’on ne souffre pas de la foule. Il se dégage une atmosphère un brin mélancolique, comme celle des aquarelles d’Hubert Robert.
Et malgré la chaleur étouffante, il y a toujours une fontaine bienfaitrice où l’on s’asperge littéralement de l’eau des Apennins, d’une fraicheur incomparable.
Vient enfin l’heure de visiter le Colisée.
Je suis subjuguée par la beauté de l’Arc de Constantin, en harmonie parfaite avec les arcades du Colisée qui se dessinent à ses côtés (il m’a fallu un peu de patience pour réussir à le photographier sans trop de touristes devant, un car venant de déverser sa cargaison de touristes japonais munis de leurs ombrelles…)
Nous quittons à regret l’ombre des pins pour affronter la fournaise de la place du Colisée et l’interminable file d’attente.
Un conseil, comme pour le Vatican, n’oubliez pas d’acheter un billet coupe-file (voir le carnet pratique en fin de billet), vous échapperez ainsi au supplice du serpentin sous un soleil de plomb.
A l’intérieur, impossible de s’imprégner de l’atmosphère de ce lieu. Trop de monde se bouscule pour tenter d’imaginer ce que furent les combats de gladiateurs dans ces arènes à l’architecture incroyable. Dans la galerie supérieure se tient une exposition intéressante qui permet de comprendre l’histoire du Colisée, sa construction, les techniques employées et révolutionnaires pour l’époque pour mettre en scènes les combats, faire venir les fauves depuis les coulisses en sous-sol.
240 mats s’élevaient pour tendre une immense voile au-dessus des gradins où se plaçait la foule, selon un ordre bien établi, nobles en bas, et le bas peuple et les femmes en haut (je me demande cependant si les femmes des nobles patriciens étaient également reléguées dans les niveaux supérieurs des gradins, et quelle était leur place dans la société romaine, sujet à creuser…).
Difficile cependant de réaliser l’importance de ce lieu. Là encore, un guide aurait peut-être été bénéfique pour nous en parler et nous restons un peu sur notre faim, ou soif de savoir…
Il est près de 18 heures lorsque nous quittons le Colisée et le Forum. La ville est encore brûlante, nous cherchons désespérément une ombre salvatrice en vain, tout est minéral dans ce coin de Rome.
Le soir venu, quand la chaleur s’estompe, notre promenade favorite nous amène autour du Panthéon en majesté,
s’offrant dans toute sa beauté.
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Carnet pratique
Pour la visite du Forum, il faut acheter son billet à l’avance, qui est valable 2 jours. Nous avions commandé les nôtres sur le site Get your Guide, qui incluait aussi l’entrée VIP au Colisée, c’est-à-dire sans attente ou presque (nous avons patienté 10 minutes dont la majeure partie à l’ombre, cela reste acceptable). Le prix n’est en revanche pas très bon marché, 32€ par personne.
Un conseil, ne faites pas comme nous et offrez-vous un guide car la visite n’en sera que plus intéressante. Allez-voir sur le site La Rome de Julie, une guide française qui organise des parcours à la découverte de Rome et en petit comité (j’en parlerai plus longuement dans mon prochain billet sur le Vatican).
Vous avez aussi la possibilité de faire une visite du Forum de nuit. C’est parait-il exceptionnel.
(Bon à savoir, si vous achetez la carte pour les transports en commun Roma Pass , l’entrée au Forum et au Colisée est incluse dans le prix de la carte. Ayant l’ambition de tout faire à pied, nous n’avions pas pris cette option…).
Pour le déjeuner, nous avons grignoté une part de pizza au mètre que l’on sert dans d’innombrables boulangeries de quartier. Rien d’exceptionnel cependant.
Au diner, une petite adresse que je vous recommande (et recommandée par Julie), La Vecchia Locanda, via dei Sinibaldi une toute petite venelle à deux pas du Panthéon. Un diner en terrasse parfait (osso bucco, gnocchis à la romaine, linguine alle vongole),
et le meilleur Spritz du séjour !