Echapée belle à Budapest # 2 - L'art de vivre à la Hongroise
Nous poursuivons la balade dans Pest, en s'éloignant un peu du Danube pour se diriger vers la basilique Saint-Etienne.
En chemin, la belle place de la Liberté au nom imprononçable en Hongrois, Szabadsag Ter, nous offre quantité d'immeubles Art Nouveau plus beaux les uns que les autres. Au centre, un mausolée soviétique lance son obélisque vers le ciel.
Nous traversons le quartier d'affaires, cossu et calme (on y trouve même un concessionnaire Ferrari, l'ère soviétique est définitivement révolue !!).
La Basilique Saint-Etienne est imposante à l'extérieur comme à l'intérieur.
Un déluge d'or et de mosaïques, entre style byzantin et style néo-renaissance.
La coupole est superbe, mais on se sent un peu écrasé par tant de dorures, de décors surchargés.
J'ai admiré bien sûr cet édifice magnifiquement conservé, mais ma préférence va vers des lieux de culte plus épurés.
Autre incontournable à Budapest, les bains.
Ils sont nombreux et nous avions choisi de passer une matinée dans les célèbres bains Széchenyi.
Empruntant la jolie ligne de métro 1,
au décor d'un autre temps, nous rejoignons le Bois de Ville au milieu duquel sont situés les bains.
Ce fut un éblouissement et un pur moment de bonheur.
Il faisait beau et frais, et les bâtiments jaune soleil et blanc étaient splendides sous le ciel bleu.
Même s'il faisait un peu froid ce matin-là, se plonger dans le premier bain extérieur à 30°C apporte une sensation de bien-être intense.
Nous y avons passé un bon moment, à marcher à contre-courant dans le bassin circulaire, à papoter tout simplement en se prélassant au soleil.
Sortir du bassin et braver l'air bien frais, un défi !
La plus grande sensation fut de faire trempette dans le bassin extéirieur à 38°C (il parait que l'eau de cette source sort à 76°C...).
Observer les joueurs d'échec qui se préparaient à jouer en discutant tranquillement.
Ces bains sont d'une beauté incroyable.
Un décor d'opérette et une ambiance joyeuse et détendue.
A l'intérieur, dans l'espace thermal, les bains alternent entre bassins à 40 °C, 38°C, 35°C, 20°C, voire 18°C (un choc!).
Et toujours ce décor magnifique, Belle Epoque.
Nous étions un peu fatigués en sortant des bains. Tremper dans une eau si chaude vous détend tellement que l'énergie a du mal à reprendre le dessus.
Faisant fi de la fatigue, nous avons traversé le parc pour admirer la Place des Héros, Hösök Tere, où des colonnades en fer à cheval rassemblent les statues des héros de l'histoire hongroise.
Au milieu de la place, l'Ange Gabriel protège la nation du haut de la colonne, à ses pieds, des cavaliers représentant les sept tribus magyares.
C'est un peu pompeux et la place est très minérale, mais l'ensemble a une certaine majesté.
Pour vivre à la mode hongroise, il faut aller dans les cafés, déguster des patisseries copieuses et merveilleusement régressives.
Après avoir déambulé dans Vaci Ut, la rue piétonne haut-lieu du shopping, où il faut lever les yeux pour découvrir les belles façades,
il est temps de se réfugier au chaud.
Chez Auguszt (Kossuth Lajos utca)
ou au Central Khàvéhàz, (Kiroly utca),
pour rencontrer les budapestois qui sont fort gourmands, semble-t-il.
Deux institutions de la Belle Epoque qui ont conservé leur splendeur.
Les décors sont toujours somptueux, et il faisait si bon siroter un bon thé et dévorer un gateau moelleux dans ces lieux tranquilles.
A la Belle Epoque, au début du XXe siècle, littérature et cafés ne faisaient qu'un, et la culture s'épanouissaient dans les cafés littéraires où les auteurs lançaient parait-il des: "Garçon de l'encre s'il vous plaît ! "
Nous nous sommes laissés envouter par ces cafés, imaginant sans peine l'effervesence qui devait y règner à l'âge d'or du café New York.
Cette splendeur est classé comme le plus beau café du monde (un petit clic sur le lien pour voir le classement) et on comprend sans peine pourquoi, tout n'est que raffinement.
Crédit photo Budapest Sensations
A Budapest, comme au temps béni des cafés littéraires, vous pouvez rester des heures dans un café sans qu'on vienne vous importuner ou vous demander plus ou moins poliment de partir, comme on peut le vivre à Paris. Ici, on se laisse le temps de passer de bons moments, sans pression.
ll y a un tel art de vivre dans cette ville.
J'aurais aimé passer une soirée à l'Opéra, mais il n'y avait pas de représentation les soirs où nous étions là. Nous nous sommes contentés d'admirer ce bâtiment splendide et illuminé le soir venu, mais je regrette, ce doit tellement merveilleux d'écouter Franz Liszt dans un décor pareil.
Pas de visite d'un pays sans parler de sa gastronomie.
La Hongrie est la terre du paprika.
Pour en trouver à foison, rien de tel que la Grande Halle couverte, Közpönti Vasarcsarnok.
Le bâtiment de briques et d'acier aux toits de tuiles vernissées est superbe.
Il y règne cette effervesence propre aux marchés alimentaires.
Entre salami et paprika, vins de Tokay,
on se perd dans le dédale des étals,
savourant cette ambiance affairée et presque sérieuse car ici aussi, quand il s'agit de nourriture, on ne rigole pas !
Des galeries surplombent la halle, où l'on trouve des nappes brodées, des tonnes de babioles, et mêmes des couvre-chefs vestiges de l'ère soviétique.
Il y a surtout des estaminets qui servent une cuisine du cru, que l'on déguste au comptoir.
C'est là aussi très animé, et le lieu garde une certaine authenticité malgré les touristes. Allez y déguster un goulash, cela vaut le coup !
Pour une cuisine hongroise très raffinée, je vous recommande Klassz sur Andrassy Ut (les Champs-Elysées de Budapest), où nous avons eu le plaisir de faire un diner excellent. La déco mixe les époques, et fait la part belle aux sixties.
Nous avons aussi bien aimé Fekete Hollò, dans Buda (Orszàghàz utca). La cuisine y est beaucoup plus simple, mais chaleureuse, et il fait bon se réchauffer après une longue balade, dans la salle classée monument historique (elle date de 1785).
Loin de la gastronomie, nous avons comme toujours fait un petit tour dans une supérette de quartier, histoire de voir les produits de consommation courante (une marotte chez nous!). A Budapest, le camenbert ressemble à une plaquette de beurre,
et la vache s'est transformée en ours qui rit!
Le premier jour à Budapest, nous avons eu la chance de faire une visite de la ville accompagnés par Jean-Christophe, de Budapest Sensations. Il nous a concocté une visite entre histoire et architecture, et nous a fait découvrir des lieux que nous n'aurions jamais devinés.
Deux heures et demi intenses et passionnantes,
qui nous ont permis d'avoir un aperçu de la ville et de ses merveilles,
Crédit photo Budapest Sensations
en nous donnant les clés de la culture hongroise.
Budapest est assez vaste, mais les transports en communs sont faciles d'utilisation et bien organisés, entre métro, tramway et bus. On s'y retrouve assez facilement, et surtout, ils sont très abordables. Sur les conseils de Jean-Christophe, nous prenions un pass journalier Groupe au distributeur de tickets, qui nous revenait à 11€ la journée pour nous quatre !
Nous séjournions au Corinthia, un palace Belle Epoque, sur Erzébet Körùt (le Boulevard Elisabeth, c'était prédestiné !).
Service impeccable pour ce 5 étoiles, seul palace de Budapest a avoir des bains d'origine.
Mon luxe : aller nager tôt le matin, dans cette piscine au décor sompteux.
Résumer cette ville magnifique en un ou deux billets n'est pas chose aisée.
Je vous ai livré ici le côté lumineux de la capitale hongroise qui m'a ravie.
Mon prochain billet sera plus sombre, un rappel de l'histoire qui a bouleversé cette ville si joyeuse de nos jours.