Un été en Ré # 1 - Loix
Evoquer les vacances qui viennent tout juste de se terminer est toujours source d'un peu de nostalgie. Fini l'insouciance et l'absence de contraintes, le retour dans la dure réalité du quotidien a été un peu brutal et le prochain été semble désormais si loin...
Mais rien ne sert de se lamenter, mieux vaut garder en réserve le souvenir lumineux de ces dernières vacances.
Cet été, pas de lointains horizons comme l'an passé, nous avons traversé l'Atlantique ...mais jusqu'à l'Ile de Ré seulement !
Pour notre premier séjour sur en Ré, nous n'avions ni préjugé, ni idée préconçue sur les lieux de villégiatures à priser ou éviter.
Nous savions que les Portes en Ré étaient "the place to be ", là où il faut être vu. Mais ce n'était pas ce que nous recherchions, bien au contraire, ce n'était pas nous du tout.
Comme toujours, il fallait être près de la mer et des spots de kitesurf, de planche à voile et de paddle.
Sauf que quand on s'y prend en Juin pour réserver en Août, le choix est assez maigre !
Il fut donc compliqué de trouver une maison, pour 3 semaines d'affilée. Voire impossible.
Pas de quoi nous décourager, et c'est donc à Loix que nous avons passé notre première semaine de vacances.
En me renseignant un peu, en discutant avec des fidèles de l'Ile de Ré, j'appris que ce petit village était le plus tranquille et le plus charmant de l'ile.
Un bon choix, par pur hasard.
Loix a reçu le label Citta Slow, un gage de tranquillité pour un lieu où il fait bon vivre. Souvenez-vous, je vous avait parlé de ce label ICI.
Loix est sur une petite ile, reliée depuis le XIXe siècle au reste de l'ile grâce aux marais salants qui ont permis de gagner des terres sur la mer.
Une seule route permet d'accéder au village, traversant les marais, en passant par le pont du Feneau.
Cette situation particulère a préservé un peu le village de l'invasion estivale.
Les maisons rétaises se serrent dans les rues étroites.
Les bordures des rues sont envahies de fleurs.
Partout les roses trémières,
les sauges, les plumbago,
les ipomées
les Belles de Nuit, et d'autres encore dont j'ignore le nom forment un tapis fleuris, ravissant.
Les venelles croulent sous les fleurs.
Tout est calme, charmant.
Chaque maison aux volets vert célandon, gris perle, ou vert plus soutenu attise ma curiosité.
Que se cache-t-il derrière ces murs parfaitement entretenus ?
Un monde d'élégance discrète, qui se retrouve le matin sur la place du marché, panier en osier accroché à la bicyclette. Un petit air versaillais au bord de l'Atlantique, nous ne sommes pas perdus !
Les messieurs en chemises aux manches retroussées, et bermudas impeccables, les dames en shorts en lin et blouses de créateurs, tout le monde chapeauté de panamas.
Le soir, sur la place de l'Eglise, les parties de pétanque les plus chics de France déchainent les passions avant l'heure de l'apéritif puis un diner à la Route du Sel, l'une des meilleures crêperies de l'Ile, testée et approuvée.
Tous les ans, une course est organisée dans le port à marée basse.
Mais dans la vase et la tangue, c'est plutôt une course rampante sous les applaudissements du tout Loix réuni.
C'est joyeux, familial, chic et bon enfant.
Ne serait-ce la foule joyeuse, on se croirait dans un épisode de The Walking Dead!
L'après-midi, les familles se retrouvent à la jolie plage du Grouin, bien abritée du vent dominant.
A marée haute, l'eau est étonnament tiède après être remontée sur le sable chaud. On nage jusqu'aux dernières bouées du chenal, avec bonheur.
Quand la mer se retire, le paysage arbore des couleurs douces et un brin mélancoliques,
égayées par les coques des optimistes qui attendent sagement rangés que l'eau revienne.
De l'autre côté, la plage orientée vers le large est bien différente.
Magnifique et ventée, elle fait face à la célèbre plage de Trousse Chemise, séparée par le chenal du Fier d'Ars.
A marée basse le banc du Bucheron se découvre, longue bande de sable où des piques-niques chics s'organisent pour les chanceux en bateau.
Chemise blanche exigée parait-il.
A Loix, comme dans tout Ré, le vélo est roi.
Les pistes cyclables ressemblent un peu au périphérique aux heures de pointe parfois. Il faut rester vigilant, entre les dingos qui vous doublent en vous poussant presque dans les buissons de mûres, et les petits qui zigzaguent pas encore très sûrs d'eux en regardant en arrière pour vérifier que Maman ou Papa est bien là...
La piste cyclable qui relie Loix à la Couarde traverse les marais-salants, le long de la vieille digue.
Le paysage est d'une grande douceur à marée basse, symphonie de gris et de verts tendres.
A marée haute, les couleurs sont plus franches, les bleus dominent et les bateaux reprennent fière allure.
A la base nautique de la Couarde, ne pas manquer de prendre la piste cyclable qui mène à St Martin de Ré.
Elle longe la mer, aucune voiture ne vient perturber le chemin, si ce n'est les accès aux cabanes d'ostréiculteurs, toutes plus tentantes les unes que les autres.
S'il était un lieu qui symbolise la douceur de vivre, je crois que ces cabanes en seraient le parfait exemple.
Nous avons testé le QG de la Mer pour y déguster délicieuses épées de la mer composées de poisson et crustacés, accompagnées de pommes de terre grenailles de l'ile.
La version atlantique des paillotes méditerranéennes, mobilier Fermob coloré sous les parasols de paille.
Une étape revigorante avant d'arriver à St Martin de Ré, la capitale de l'ile.
Une très jolie petite ville, enserrée dans les fortifications de Vauban.
Les façades de pierres blanches illuminent les rues animées qui mènent au port,
ou celles plus tranquilles dès qu'on s'éloigne des quais.
Tout y est chic et de bon goût, avec une mention spéciale au Magasin de la République, une boutique de déco qui regorge d'idées.
Le port serpente autour d'une petite presqu'ile bordée de restaurants, lui conférant son originalité et sa beauté.
La vue est encore plus belle du haut du Clocher de Saint Martin.
ll y a du monde, mais cela n'enlève pas (trop) de charme au lieu. C'est l'été, joyeux, détendu.
Avec Héloïse, on flâne, on déguste une énorme glace à la Martinière, l'incontournable glacier, en admirant l'architecture des maisons d'armateurs entourant le port.
Le chemin du retour parait interminable, face au vent !
Une petite pause pour surveiller Quentin en planche à voile,
et on remonte en selle pour rejoindre le port de Loix, le moulin à marée,
puis la jolie maison et sa charpente apparente.
Un havre de tranquillité avec sa minuscule terrasse aux cactus, elle ne pouvait que me plaire.
Et pour terminer ce long billet (en espérant ne pas vous avoir perdus en route), je vous conseille de contacter The Greeters à Loix pour faire une visite aussi agréable qu'intéressante. Le principe est le même que tous les Greeters de par le monde, un habitant amoureux de sa ville vous emmène en balade et vous fait découvrir tous ses trésors. Un immense merci à notre Greeter qui nous a fait découvrir les venelles secrètes tout en nous contant le passé historique de l'île et de Loix.