L'été en hiver - La Martinique
Le début d'année fut difficile. Beaucoup de travail, de déplacements fatigants, je n'avais qu'une envie : fuir la grisaille, la pluie, la neige, pour retrouver la sensation merveilleuse du soleil brûlant.
Pas de ski en février cette année, pas envie d'être frigorifiée sur un télésiège et de souffrir dans des chaussures de ski toujours si lourdes, qui vous transforment en dinosaure une fois les skis déchaussés.
Direction les Caraïbes pour une semaine à se ressourcer au soleil des Antilles.
Départ de Paris sous une pluie battante et la tempête.
9h d'avion plus tard, attérrissage à Fort de France, Martinique, les cocotiers bordant la piste !
L'eau turquoise vue du ciel était un merveilleux avant-goût de ce qui nous attendrait pendant cette semaine enchantée.
Une semaine à vivre en maillot de bain, à nager parmi les poissons multicolores qui paradent autour de vous dans une eau à 27°C.
Pour notre première plongée en bouteille, les poissons s'étaient donnés rendez-vous pour un festival de couleurs, dansant autour des gorgones qui ondulaient gracieusement dans le courant.
C'était la première fois que je descendais à 6 mètres de profondeur, pas rassurée au début, et malgré les oreilles qui me rappelaient à l'ordre régulièrement, j'ai vite oublié que je n'étais pas dans mon élément naturel, subjuguée par la beauté des récifs sous-marins.
Vivre doucement, au rythme martiniquais,
profiter de la chaleur bienfaitrice et des soirées si douces.
Découvrir des plages sublimes.
Les Anses d'Arlet, petit coin de paradis tranquille les pieds dans l'eau.
De la célèbre grande anse des Salines, déjà bien fréquentée à 9h du matin,
A la plage isolée de l'Anse Trabaud, qui se mérite après 10kms d'une piste difficile.
Une cabane abandonnée marque l'entrée de la piste, charmante au milieu des herbes folles.
Les chaos du chemin sont vite oubliés en foulant l'immense ruban de sable blanc bordé de cocotiers et de palétuviers qui prodiguent une ombre salvatrice.
Découvrir un peu plus au nord, les eaux turquoises du lagon de la Pointe Faula au Vauclin.
Merveilleuse impression d'être au milieu de la carte postale !
Puis la superbe Presqu'ile de la Caravelle.
J'ai eu un petit coup de coeur pour Tartane, un petit village au bord de l'eau, tranquille avec ses bateaux de pêche colorés, sa jolie plage.
La petite école primaire est au bord de l'eau. Les portes des classes grandes ouvertes avec vue sur la mer.
Au bout de la presqu'ile, les ruines du Chateau Dubuc rappellent le passé de l'ile.
La visite du site est intéressante et la vue sublime.
Lors de mon dernier séjour en Martinique, j'avais 10 ans à peine. J'avais des souvenirs précis de plages de sable noir qui me fascinaient mais que je trouvais un peu austères et angoissantes, leur vision étant associée dans mon imaginaire d'enfant à la Montagne Pelée et la terrible éruption de 1902 qui avait rayé Saint Pierre de la carte. Cette histoire terrifiante m'avait impressionnée.
J'avais gardé surtout des souvenirs de plongeons avec mes frères dans la piscine de l'hôtel dès le matin. Nos parents se souviennent des réveils matinaux au son des Ploufs de leur trois gamins !
Etre en été au plein coeur de l'hiver était un bonheur que je découvrais et que j'ai souvent savouré ensuite.
Depuis la naissance des enfants, nous n'étions pas retournés dans les Caraïbes.
Redécouvrir la Martinique, l'île aux fleurs, a été un immense plaisir.
Les enfants ont été totalement conquis par la beauté de l'île, la gentillesse des martiniquais, et par ce luxe incroyable de retrouver la chaleur et le soleil alors que quelques jours avant nous gelions sur place, emportés par les bourrasques.
Cela procure un immense sentiment de liberté. Etre libérés du poids des doudounes, des écharpes, de ces couches de vêtements ! Cela peut paraître idiot, mais c'est la première chose qui nous est venue à l'esprit : libérés !
Là-bas, tout semble plus léger, envolé le stress, avec les ailes des kitesurfs des garçons !
L'indolence vous adopte, ou vous adoptez l'indolence, je ne sais pas, mais la vie se met au ralenti, et on vous le répète sans cesse : pani pwoblem !
Nous avons déjà envie d'y retourner.
Nous n'avons pas eu le temps d'aller visiter le nord de l'ile, ni d'aller barboter dans la Baignoire de Joséphine au François.
La prochaine fois, je louerai une jolie maison créole au bord de l'eau.
J'en ai repéré deux à l'Anse d'Arlet qui m'ont fait rêver, et une au Vauclin sublime !
Et surtout, je m'offrirai le luxe d'être Robinson Crusoe et j'irai dormir sur l'Ilet Oscar, la plus simple expression du bonheur !