Pour que cesse le gachis
Il en aura fallu du temps !
Il en aura fallu des indignations, pour que cesse le gachis des denrées alimentaires.
La loi de lutte contre le gaspillage alimentaire est parue le 11 février 2016, et c'est une grande victoire pour tous celles et ceux qui se sont battus pour que des denrées encore consommables ne soient plus jetées après avoir été rendues impropres à la consommation, alors que tant de gens sont dans le besoin.
"Le texte inscrit dans le code de l’environnement une hiérarchie de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Les actions seront mises en oeuvre dans l’ordre de priorité suivant : prévention du gaspillage, utilisation des invendus par le don ou la transformation, valorisation destinée à l’alimentation animale, utilisation à des fins de compost pour l’agriculture ou la valorisation énergétique par méthanisation. Cette hiérarchie a vocation à s’appliquer des producteurs aux consommateurs.
Le texte interdit la javellisation des invendus encore propres à la consommation. Les moyennes et grandes surfaces ne pourront plus rendre les invendus impropres à la consommation et devront conclure des conventions avec des organisations caritatives. Les distributeurs disposeront d’un délai d’un an à compter de la promulgation de la loi pour proposer à une ou plusieurs associations de signer une convention de don.
La lutte contre le gaspillage alimentaire fera partie de l’éducation à l’alimentation durant le parcours scolaire."
Ne vous êtes vous jamais offusqués de savoir que des yaourts ayant tout juste passé la date de péremption, à peine retirés des rayons, étaient jetés tout simplement, alors qu'un yaourt est encore largement consommable deux semaines après sa date limite de consommation ?
Moi, si !
L'art d'accommoder les restes est un exercice culinaire qui n'a rien de péjoratif, et que nos grands-mères maîtrisaient parfaitement. Le lien vers le site du ministère de l'Agriculture montre bien que c'est cependant une pratique qu'il faut rappeler, perdue peut-être dans notre ère du fast-food ou l'on laisse négligemment sur notre plateau la moitié de ce que l'on a acheté, sans plus réaliser que c'est de la nourriture.
Alors, savoir que les invendus devront être désormais donnés en priorité aux associations caritatives, est rassurant sur la prise de conscience par notre société que quelque chose clochait, que ce monde ne tournait pas rond.
Il faut éduquer les gens maintenant, les aider à passer le cap, car il s'agit aussi d'une démarche que chacun d'entre nous doit mener dans sa propre sphère familiale.
L'un des premiers pas vers l'objectif Zéro Gaspi, est la maîtrise de ses impulsions lorsque l'on fait les courses.
Qui n'a pas été pris de frénésie et d'envie dans les rayons surchargés des supermarchés me jette la première pierre !
N'acheter que ce dont on a besoin pour la semaine à venir, alors qu'il y a plein de bonnes choses qui vous tendent les bras !
Se souvenir que le weekend ne compte que deux jours et ne pas acheter pour un régiment alors qu'il y a seulement 4 bouches à nourrir, et qu'en plus on est invités à diner chez des amis le samedi soir !
Farfouiller dans ses placards et faire le bilan de tous les paquets de pates, de riz, de quinoa, d'épeautre, de boulgour, voire de quinoa-boulgour, de méli-melo de céréales, de lentilles vertes ou corail, j'en passe et des meilleures !
Puis se plonger dans les livres de cuisine, les revues de cuisine, les blogs culinaires pour trouver les idées qui permettront d'écouler le stock...
Et trouver normal que le vendredi soir, il ne reste plus grand chose dans le frigo, preuve que l'on a consommé responsable et qu'il est grand temps d'aller faire les courses !
L'été dernier, j'ai lu le livre de la star en la matière, Béa Johnson, une française mariée à un américain et habitant à San Francisco. Pendant longtemps, elle a été la parfaite image du rêve américain, consommation à outrance à la clé. Puis, changement radical, prise de conscience, transformation de son mode de vie, parfois poussé à l'extrême comme elle le reconnaît aussi. Zéro déchet, son livre, m'a vraiment intéressée, mais laissée perplexe aussi. Je ne me sens pas prête à adopter cette façon d'organiser ma vie et d'imposer cela à ma famille. Et pourtant, je dois avouer que ses conseils résonnent régulièrement dans ma tête, et que je deviens de plus en plus attentive au gaspillage quelqu'il soit, alimentaire, emballages totalement inutiles...
Chaque jour, on peut constater que le mouvement est en marche, à commencer par les sacs plastiques qui disparaîtront officiellement à compter du 1er juillet prochain. Et depuis quelques temps, les magasins de vente d'aliments en vrac fleurissent. Délires de bobos parisiens selon certains... Je suis persuadée que cela va prendre de l'ampleur.
Et vous, êtes-vous prêts pour le Zéro Gaspi ?