Carnets andalous - Tarifa ou le royaume du vent
En chemin vers Tarifa, d’immenses champs d’éoliennes sont semés, tels des indices nous conduisant vers le sanctuaire du kite-surf.
Les grandes pales tournent mollement au vent léger, survolées par de drôles de processions de cigognes qui planent en petits groupes au-dessus de ces marguerites géantes.
Lorsque nous avons envisagé ces vacances en Andalousie, c’était avant tout pour séjourner au royaume du vent, à Tarifa.
Bien que très en avance cette année dans la planification de nos vacances, nous ne l’étions cependant pas suffisamment, car des milliers de kitesurfers avaient tout réservé depuis des mois. Impossible de trouver le moindre petit toit pour notre famille à des kilomètres à la ronde de l’immense plage de Tarifa et de Valdovaqueros.
C’est à une cinquantaine de kilomètres au nord, près de la magnifique plage d’El Palmar, un beau spot de surf, que nous avons finalement réussi à dénicher une jolie maison de style andalou.
Et nous ne l’avons pas regretté.
Tarifa, c’est un peu le kitesurf à dimension industrielle. Des milliers d’ailes se côtoient sur la grande plage, s’entrecroisent, vous tombent dessus…
C’est à la fois visionnant et un peu stressant. Il fallait être toujours aux aguets pour ne pas être assommé par un de ces gigantesques cerfs-volants.
Une marée colorée à perte de vue, aussi dense que les Champs-Elysées un samedi après-midi.
Moi qui recherchais le calme et la sérénité pour ces vacances d’été, séjourner à Tarifa aurait été à l’opposé de ce à quoi j’aspirais. Le hasard a donc bien fait les choses en nous contraignant à trouver notre petit havre de paix bien plus loin.
Au grand désespoir de Philippe, cette année était exceptionnelle… du fait de l’absence de vent ou presque, là où d’habitude il souffle continuellement, tel un ventilateur qu’on aurait oublié d’arrêter ! Ces drôles de conditions météo nous ont contraints la plupart du temps à faire ce que j’adore…visiter !
A Tarifa même, pas grand-chose à voir, sauf si vous aimez arpenter les surfs shops ! Une population cosmopolite et jeune envahit la ville quelques mois par an. On vit la nuit et émerge le jour pour quelques sessions de kite. Amateurs de tranquillité, passez votre chemin !
En remontant vers le nord, au bout de la belle plage de Valdovaqueros, j’avais repéré un petit paradis, et manqué une jolie cabane à louer sur la plage de Punta Paloma.
Une dune immense s’est formée au fond de la baie, ensevelissant les pins, et donnant l’impression d’être soudain dans le désert.
Du haut de ce promontoire de sable doux et fin, la vue est exceptionnelle sur la baie de Tarifa, avec la côte marocaine à quelques encablures.
Malgré la beauté singulière de ce lieu, nous retrouvions avec plaisir notre maison de Zahora et la plage d’El Palmar, où les beaux rouleaux déroulent avec la régularité d’un métronome.
Ici, pas de kitesurf, mais des planches de surfs à profusion. Le long de la route qui borde la plage, on alterne entre surf schools et bars branchés où siroter une sangria ou un mojito.
Un peu plus loin, entre Zahora et Canos de la Meca, la plage de Trafalgar est dominée par le phare, témoin de la bataille éponyme où l’amiral Nelson perdit la vie. Aujourd’hui ce lieu historique est un spot fameux de kitesurf.
Ici, très peu de touristes étrangers. Les espagnols en ont fait un de leur lieu de villégiature loin de la foule bigarrée de Marbella et de la Costa del Sol.
La Costa de la Luz est parait-il plus authentique. Et de fait, excepté à Tarifa, très peu de monde parlait anglais, il fallait donc se débrouiller avec les lointaines notions d’espagnol qui nous restaient. Un vrai dépaysement qui nous a beaucoup plu !